Anne LAROUTIS,
Animatrice
de la Plume Electrique
Pour se divertir voici quelques sujets d'écriture
Si vous voulez publier vos textes, vous pouvez nous l'envoyer par courriel à manifalternatiffrance@gmail.com ou sur notre page FB "Ecriture à domicile" via le MP de la page: https://www.facebook.com/BarAPartAtelierDecritureDeZinc
Sujet n° 1, durée d'écriture 30 mns: Portrait Chinois
Avec 10 mots: vacances, pioche, soleil, eau, vent, octobre, farniente, rencontre, aimer, fragilité.
Consignes de structuration: présent de l indicatif et imparfait, phrase courte dialogue.
Josyane
Mon portrait chinois
Si j’étais un élément je serais le vent
Car il est libre et se déplace partout
Si j’étais un outil je serais une pioche
Car j’en ai déjà la tête
Si j’étais un astre je serai le soleil
Car on me réclamerait souvent
Si j’étais une période de l’année je serais les vacances
Car je serais attendue avec impatience
Si j’étais un mois je serais octobre
Car il colore la nature de mille feux
Je suis petite mais ma fragilité
N’est qu’une façade
On me croit toujours occupée
Mais je me réserve des moments de farniente
Je conjugue le verbe aimer
A tous les temps et tous les modes
Je suis toujours partante
Pour de belles rencontres
Même à mon âge je ne mets
Jamais d’eau dans mon vin
Anne
Si j'étais moi
Je ne serai pas du mois d'octobre mais du mois d'août
Je serai de vent et du soleil grâce à l'accent
Je privilègerai le farniente pour créer en vacances
Et la fragilité pour aimer
J'aurai une tête de pioche depuis mioche
Boire du vin plutôt que de l'eau contre vent et marée
Car c'est dans la matrice de l'existence et la mer expérience de la béatitude où je suis née et réside.
Jean Paul
J'ai honte oui j'ai honte
De quoi ai-je honte ?
Ai-je pris un paquet de PQ de trop ?
Ai-je embrassé quelqu'un ?
Non ma honte est ailleurs
Je n'ai pas peur ; vraiment pas peur !
Vous écrirez peut-être sur ma tombe :
"Il n'avait pas peur et se croyait le plus fort"
Non je n'ai tout simplement pas peur,
pas peur de la mort tout simplement.
Oui ce qui m’ennuie seulement c'est que la fin
Nous offre des suffocations atroces.
Pas peur de quitter ce monde
Qui en cette période de crise
Montre toute sa vanité
Et chacun sa véritable cupidité.
Je suis allé avant hier
Dans ma supérette habituelle ;
Les rayons étaient vides
Et un responsable de rayon
A empêché de ce battre deux clients
Devant le rayon du papier hygiénique.
Bien sûr les produits qui manquaient
Étaient les produits les moins chers
L'égoïsme n'est pas l'apanage des riches
Bientôt le PQ au marché noir !
Alors plus le droit de se toucher
Plus le droit de s'embrasser
Plus le droit de faire l'amour
Ou alors risque de mort.
Parce qu'au contraire de l'amour
La mort c'est pour toujours
La mienne peut venir demain
Je quitte ce monde sans regret.
Allons rêvons ensembles !
Puisque nos dirigeants
Pensent à notre survie
Pensent à notre bonheur
Et à celle des organismes financiers,
Serait-il possible que dans la foulée
Ils nous parlent avec sincérité ?
Que les médias nous protègent
De tous les mensonges et faux scoops
Comme les masques nous protègent du virus ?
Ce soir à vingt heures
Rassurés d'avoir plus que nécessaire
Les rouleaux de papier indispensables
Les balcons applaudiront
Les personnels médicaux.
Oui cette crise nous fait réfléchir
Nous fait découvrir
Que l'autre existe,
Qu'on ne peut vivre sans lui.
Mais demain ce sera de nouveau
Chacun pour soi et chacun pour moi
Je ne me place au dessus de personne
C'est pour ça que j'ai hâte
Que ma dernière heure sonne.
Mais tout ce que je vois,
Tout ce que j'entends
Allez puisque presque tout est permis
Lorsque c'est la crise
N'ayons pas peur de la grossièreté
Tout ça me fait chier, vraiment chier
Plus que d'habitude et tout à coup je me dis
Que je n'aurais pas assez de papier
Je me sens vraiment au bout du rouleau.
Je suis là confiné dans une solitude que j'ai voulue
Mes bistrots préférés sont tous fermés
Mes potes sont aussi confinés
Que faire de mes brèves de comptoir ?
Sur le nombre d'abonnés à ma news-letter
J'ose croire que certains auront aimé,
Aux autres je rappelle que de la lire
Vous n'étiez pas obligés.
A bientôt sur nos scènes
Sujet n° 2, durée d'écriture 30 mns: Exo-scripte
2 sujets au choix: structuration phrases courtes temps de l'indicatif présent, imparfait futur
Choix N°1 "le virus nous écrit un mot" le virus nous raconte son parcours pour venir jusqu'à nous.
Choix N°2 "après la lutte, il y aura quoi?" qu'est ce qui peut se passer après cette lutte contre quelque chose de néfaste et de négatif?
Texte de Sylvie sur le vilain virus
Invisible, sournois, tu te balades, tel un vagabond, riant, jouissant de ta multiplication parfaite.
Tu t enivres. Venue de Chine, ton venin guerrier, s est habitué aux contrées
et tu n as d autres plaisirs que d acheminer ta pourriture, sur des mains, des objets, des narines, des bouches accueillantes .
Face à ta personnalité, apprenons l humilité, mais dehors, tu vas si fort et tu es si parfaitement organisé, que dans ton calendrier on peut tous s y retrouver.
La mort se régale de tes sombres qualités et nous emmène cuire nos os et nos chairs dans des fours adaptés.
Un artiste te peindra sûrement pour qu' on puisse te sublimer, interroger ta force, ta noirceur, à travers des tableaux peints et inoffensifs.
Mais on apprend de ta personnalité au jour le jour et demain c est toi qui en cuira.
Est ce que dieu aurait pu t imaginer?
Voulant envahir l humain,tu possedes une stratégie de guerre,mais l'homme ne te reconnait pas.
Tu es le révélateur d une société aux poumons déprimés qui s ecroule à ton contact.
Serais tu la réplique d un monde malade?
Je ne te vois pas mais je te sents si proche...
Mais de tes tripes,ce monde en fera un ragoût et dans une seringue stérile, t enverra à ta fin.
Enlacé par la mort tu t'éteindras
Et l humain, se questionnera sur un possible lendemain.
(sujet n°1)
Le virus
Je ne suis que le reflet de vous même
Vous vous voulez me faire la guerre !
Vous voulez que je disparaisse, que je me terre
Mais regardez donc ce qui m’amène
Je suis le résultat de votre folie
De votre pollution, de votre consommation
De l’état de vos poumons
Je prospère, grossit, me multiplie
En Chine, en Italie et en Russie
Quand le petit, le fragile me sourit
Quand l’animal a mal
Je deviens létal
Vous voulez me pourchassez
Mais c’est de votre société
Qu’il faudra vous soignez
Je vous aide déjà à moins polluer
Paroles aux dirigeants
La santé ne doit pas être une affaire d’argent
Vous ne manquez pas de cynisme en l’affirmant
100 000lits supprimés depuis 10 ans
Christophe
(sujet n°1)
Le Virus nous dit un mot
Ce que j'ai à vous dire est comme le révélateur qui vous manque pour me révéler dans vos corps non défendant. Je suis là comme l'exorciste qui vous exhorte de vivre autrement, de vivre proche de la terre de vos aïeux, de vivre en harmonie avec les autres car un jour je partirai et enfin vous pouvez vous remettre en route vers un autre chemin que celui que vous aviez choisi à savoir de se dire que vous êtes les seuls sur cette terre.
Je suis là pour vous dire que vous n'êtes pas éternel mais que sans vous il n'y aurait pas les mots pour tromper l'intelligence de la nature.
Je ne suis donc qu'une de vos consciences qui parlent non point néfaste pour vous-mêmes mais un atout dans vos vies pour remettre les pendules humaines à une heure où on fera plus attention à ce qui est qu'à ce que nous avons, aura, on.
Mon aura pour l'instant est incomparable qu'une histoire d'amour ou de sexe qui vous colle à la peau.
Carrément vorace
Osé-ment indigeste car porteur de fin du monde
Rageusement ancré dans le système mondialisé
Ogre de vos pensées
Néfaste à vos yeux
Agréablement après avoir trouvé la solution pour m'éradiquer
Vie à préserver
Irritable pour les familles
Rassembler qu'autour de moi
Us et coutumes des humains déconstruits
Socialement atteint par ma pandémie
Conséquences des relations à construire
Originale pour les humains
Victorieux dans leur humanité
Idéalement non satisfaisante
Directement au cœur par le virtuel
On me détruit
19 l'année dernière inconnue par vous-même
20 je suis là pour vous révéler à vous-même
Je suis l'archange Gabriel pour vous remettre dans le bain de l'univers...
Anne
(sujet n°1)
Sujet n°3 "souvenir du jardin"
Racontez le souvenir d'une première plantation comment vous avez accompagné la graine que vous avez planté dans votre jardin, sur votre fenêtre, terrasse ou balcon de la mise en place dans la terre jusqu'à son épanouissement
Durée d'écriture: 30 mns
Structuration textuelle: phrases courtes, présent et imparfait de l'indicatif
Souvenir de jardin
Petite graine si frêle, si fragile et pourtant si pleine d’espoir
Je te regarde rouler dans ma main
Avant de te planter là bien au chaud dans la terre encore fraîche.
Chaque jour je viens te voir, t’arroser et j’attends avec fébrilité de te voir sortir.
Tu vas pousser, grandir, monter peu à peu à la surface.
Je respecte ton rythme, avec toi j’apprends la patience.
Ça y est voilà tes premières folioles qui montre leur nez. Oh joie !
C’est le réveil de la nature, la naissance, l’espérance.
Tu grandis encore et oh surprise ! Un beau matin
Tu me donnes tes fruits prêts à être dégustés.
Tu émerveilles mes yeux avant de régaler mes papilles.
Et je m’exclame avec Éric Orsenna
« Le jardin c’est de la philosophie rendue visible » !
Josyane
C’est au printemps
C’est au printemps, qu’il faut planter
Qui en a eu l’idée ?
J’avais déjà tant semé
Sans que rien ne lève à l’été
Je n’était pas encore très chaud
L’orage menaçait sous le manteau
De nuages en lambeaux
Par la fenêtre sous les eaux
La terre brune, la terre ronde
La semence en son sein
A levée, c’est un monde
De la nature et c’est bien
Quand la question s’est posée
De récolter de nos mains
De savourer le destin
D’une moisson réussie
La fin de l’été approchait
Les eaux se libéraient
L’orage éclatait
D’un autre monde, arrivait
Mon fils
Christophe
Une graine... d'idées
« Le vrai jardinier se découvre devant la pensée sauvage » c'était la conviction adoptée de Jacques Prévert par mon grand-père Marceau. Par tradition, chaque naissance dans ma famille est marqué par la plantation d'un arbre dans le jardin de là où l'enfant paraît. Dans notre sphère, il n'y a que des filles tant est si bien qu'à un moment donné le nom de famille de mon patronyme disparaîtra. Mais nous les femmes de ce clan, nous exigeons que notre nom soit porté fièrement dans tous les actes de la vie civile à savoir mariage et fête. Chose faite, nos filles portent notre nom en premier. Nous tenons bons nous les femmes de cette contrée, de cette terre, de cette mère. Et nous semons aussi des graines pour que nos convictions collectives ne disparaissent pas, à travers notre territoire se répand des graines qui s’égrènent et s'épanouissent sur nos bouts de vers envers et vers tout.e.s.
Nous cultivons nos jardins en vu des jours où on nous appellera pour faire renaître le monde en millier de fleurs.
Quand je sème, tu aimes
Quand j'arrose, j'ose aller plus loin pour toit, toi émoi
Quand je m'épanouis, tu fleuris ou bourgeonne
Quand je suis ancré.e dans l'espace, tu es dans l'espace de l'interaction commune
Mon végétal qui ne végète pas
Mon végétal qui rajeunie ma vie
Mon végétal qui ne sent pas le racornie
En espaçant ton espace
Tu te sieds mieux que l'humain
Qui sans réponse pratique
Aurait tendance à se recroqueviller
Mais en te voyant évoluer au rythme des saisons
Tu montre l'exemple de se développer en actions
Égrenant le vent
Dans l'immobilité on peut rester mobile
Il suffit de déployer ses feuilles et son pistil
Afin d'aller voir ailleurs si nous y sommes
En tant qu'Homme
Nous y serons un jour ou l'autre dans la vraie vie
Du temps qui passe et qui nous dit
Nous ne trépassons pas
Parfois on pâtit
Parfois on com-patît
Parfois on pâtisse
Le trouble des veines
O veines suppositions
Qui nous sommes vraiment ?
Un peu de mélancolie et de philosophie
Ne fait pas de mal à ce qui vie
Un peu d'humour et de générosité
Ne fait pas de mal à l'amour de l'humain
Voyons plus loin avec toi
l'Arbre de nos Vies
(Anne)
Sujet n°4 texte libre sur le confinement
durée d'écriture duré de 45 mns
Ami passant
Ami, passant,
Toi qui lit ceci à un détour de ta vie
Je pleure
Peux-tu m'aider à comprendre cela ?
Est-ce du chagrin ou bien de la joie ?
Ce lézard fouineur qui s'arrache de mon cœur, caméléon sans couleur,
colore ses écailles d'ocre, de sable, d'azur, de turquoise selon ce qu'il croise
Ami, passant,
Je tisse ma toile avec le fil de tes couleurs
Fais-tu partie de ma vie ?
Passant
Ami
Toi qui vit ici à un détour de mon lit
Yves DEBONGNIE
Histoire d'un rêve
Mon rêve lui-même disait : la vie est une maladie sexuellement transmissible dont la mort est l'aboutissement physiologique naturelle, à moins que ce ne soit par le tranchant d'un glaive pour que l'on puisse vivre en paix ; débarrassés des scélérats qui jouent aux apprentis sorciers en manipulant des virus capables de pandémie qui détruiront l'humanité toute entière avant que certains n'aient pu s'extraire de cette terre. La réalité dépasse parfois le fiction : on part dans une fusée pour trouver un bout d' astéroïde aussi grande que la France pour abriter notre planète. En la laissant déchet dans l'univers afin d'en trouver une autre aussi hospitalière pour perpétuer l'espèce humaine et son évolution mi- dieu, mi- démon.
Claude GIRAUD Charentes Maritimes
Sujet n°6 je vous écris une lettre
Durée 45 mns
Racontez un événement à une personne dans un registre de langage (courant, argotique, familier, soutenu) que vous connaissez
Avignon le 16/ 04/2020
14h43
TRES CHER VOUS,
Je vous écris quelques mots purs qui n'a pas été enrayé par des rayures car en temps de recul sur soi on ne peut parler que ce qui est autour de nous. Ici, tout va bien le temps n'a pas trop changé il est chargé de tout le quotidien qu'on ne peut pas défaire en claquant des doigts : on s'habille, on prépare de la nourriture, on dit « fait pas ci fait pas ça » , on se nettoie. Ici, ça ne change pas trop mis à part le temps mais quelque chose s'est déplacée dans cette distanciation sociale qui nous ait imposée par rapport à ce vilain virus dont on ne sait pas d'où il sort, tellement que dans nos vies qu'on croyait sécurisées par le développement de nos sociétés par écrans interposés comment récréer un touché sensoriel sans en être affecté. On ne peut plus touché c'est compliqué mis à part avec des gants. Les gants c'étaient au XVIIème ou XIXème quand une femme se dégantée ça voulait dire quelque chose ça voulait dire qu'elle montrait une autre part d'elle-même à une personne qu'elle estimait, aimait ou affectionnait. J'ai toujours une citation de Barthes qui me reviens quand on parle de gants « L'endroit le plus érotique d'un corps n'est il pas un vêtement qui baîlle ? Dans la perversion (qui est le régime du plaisir textuel) il n'y a pas de « zones érogènes » (expression qui reste casse-pied) : c'est l'intermittence, comma l'a bien dit la psychanalyse, qui est érotique : celle de la peau qui scintille entre deux pièces (le pantalon et le tricot), entre deux bords (la chemise entrouverte, le gant et la manche) ; c'est ce scintillement même qui séduit, ou encore : la mise en scène d'une appartion- disparition » et ce n'est pas très amusant de partir de chez soi avec de tel appareillage gants masques distanciation sociale par respect aux autres : aller chez son boulanger tous les matins c'est un peu faire un voyage sur la lune sauf que nous ne sommes pas Youri Gagarine, on ne peut pas se gargariser d'aller chercher une bannette à 1€ tous les matins. Mais on a aussi des joies dans ce retranchement, celui de savoir construire un lendemain avec les autres qui sont à l'autre bout du fil et reconnecter les fils qu'on avait détricotaient autour de soi. Alors, ou j'ai beaucoup pensé à vous à votre façon d'avoir fait votre acte qui a déconstruit une certaine forme de votre existence en décidant que c'était pour vous fini « les autres » tel que le lambda le conçois. Fini les soirées chez les copains, les aventures sans lendemain, partir à la mer ou à la montagne d'un coup de main au levier de vitesse. Vous vous êtes retranché dans un élan de générosité pour les autres afin de mieux vous situer dans l'infini de la vie où le corps est un handicap. En reculant dans vos pensées, votre corps ne vous a pas lâché mais vous avez corps ensemble pour faire de votre tout un atout. Reculez dans le fond d'un terrain vague à la campagne de l'existence urbaine vous urbanisez ainsi les pensées des vies des existences d'autrui. Vous pensez des pensées fertiles qui permet à moi de restez en vie. Alors je vous en remercie Gaïa de nous aimer ainsi et d'être avec nous quoiqu'il en advienne.
Merci
A bientôt dans un autre écrit
Anne LAROUTIS, en vie.
Lettre « hors sujet »
La terre mars 2020
Bonjour cher extra terrestre,
Vous n’allez pas me croire mais notre vénéré Président vient de nous annoncer que nous allions être confinés. Oui oui vous avez bien lu, confinés, est ce à dire que nous n’allons plus pouvoir mettre le nez hors de nos pénates ? Je le crains.
Pour garder les nôtres en bonne santé nous ne pourrons plus les embrasser et qui plus est, ne plus les voir.
Auriez vous imaginé que nous en arriverions à une telle extrémité ? Certainement pas. Pour ma part jamais je ne me serais doutée qu’un jour pour sauvez nos vies nous serions obligés de rester enfermés et que tenir les nôtres hors de portée serait une preuve d’amour.
Quels méfaits avons-nous commis pour que nous soyons condamnés sans sursis et sans jugement à une peine d’emprisonnement ferme ?
De plus nous n’avons pas été informé de la date de notre libération, habituellement, tout condamné connaît la durée de sa peine mais nous non.
Que pensez vous de tout cela ?
Que se passe t’il chez vous ? Etes vous également cloîtré, éloigné de vos proches ?
« Eloigné de vos proches » ne voilà t’il pas un bel oxymore ?
Mon cher ami je m’en vais vous quitter car je dois préparer ma demeure, mes effets, mes denrées afin de supporter au mieux cet enfermement involontaire.
J’espère que cette missive vous trouvera en bonne santé.
Au plaisir de vous revoir prochainement dans votre logis ou dans nos contrées.
Votre dévouée amie.
Covidette
(Josyane)
Sujet n°6 sur le chemin de la vie
Durée 45 mns
Sujet 1/ Qu'avez-vous fait ces 7 derniers jours?
Consigne: isolez dans chacun de ces 7 derniers jours un instant parmi les souvenirs qu'il vous reste. Se forcer à trouver, pour chacun de ces 7 instants, une image et un ressenties
Sujet 2/ se rappeler du chemin emprunté pour aller à l'école. Arpentez ce chemin en s'abstenant de noter l'usage personnel qu'on en faisait.
Sur le chemin de mon école
Il y avait du romarin et du laurier
Des senteurs de thym en juin
Des senteurs de feuilles mouillées
Des senteurs des coquelicots
Sur le chemin de mon école
Il y avait mon vélo blanc
Qui dévalait ma colline
De ce petit village de 99 habitants
Dont une vingtaine d'enfants
De ce village sans prétention
Où personne n'avait mauvaise réputation
Peut être le « marchant ambulant » qui faisait des notes avec son klaxon
Où ma grand-mère n'oubliait jamais son Paic et son Pac à l'eau
Pour aller au bistrot de ma grand-mère
Sur le chemin de mon école
Il y avait les petits et les grands vieux
Qui nous enviait d'aller à l'école
Où eux n'avaient eu comme chance que de garder les chèvres
Mais ils avaient en eux la culture des cailloux
Qui nous servaient beaucoup
Car après tout
Entre le présent de l'indicatif et le passé simple
C'était simplement délirant d'être ensemble
A midi
Je revenais chez mamie
Avec mon vélo blanc
Et mon cartable
mal rattaché à ma selle
Celle là quelle coquine !
Elle n'était pas maligne
De laisser s'envoler mes leçons
Après-midi
De retour de ma colline
Le ventre emplie de fromage de chèvre
La pensée scolaire me rendait chèvre
Surtout les multiplications que je confondais avec des additions
J'étais en longueur par rapport à mes consoeurs
Et puis je préférais les poèmes
Ou les dès et Henry Des
Mais aussi Carlos ou Chantal Goya
Le soir
Dans nos lits jumeaux
Ma grand-mère me disait
« Il ne t'arrivera rien »
Parce qu'il devait m'arriver quelque chose ?....
(Anne)
Sujet n°7: jogging d'écriture
Le principe du jogging, c’est de l’entrainement court mais répété. Il s’agit de demander, tous les matins (ou 3-4 fois/semaine), d’écrire quelques mots ou phrases sur votre support préféré (cahier, ordinateur etc.)
Durée d'écriture: 2 à 7 mns
Si vous n'arrivez pas à déclenchez votre imagination voici des "commencements" imaginatifs
Exemples:
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Rencontres le Père Noël, la Mère Noel, un extraterrestre, personnage historique, sportif, ou chanteur préféré : quelles questions lui poseriez-vous ? Inventez les réponses...
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La recette de la soupe qui rend malin
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Expliquez comment transformer une citrouille en lanterne
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Jogging d'écriture d' Anne du 27 avril au 2 mai 2020
Lundi 27 avril
C'est la rentrée et envie de partir en vacances. « Maman je n'arrive pas à envoyer mon devoir de maths à la prof en format PDF... » pendant qu'un de ses amis lui renvoie le lien de son futur hit « partir en vacances » maman est efficace : elle a mis le gratin de légumes au four, ré-explique le processus à sa fille, n'oublie pas d'enclencher la minuterie du four pour que cela cuise, partage la vidéo sur les réseaux sociaux, réfléchis à sienne (de vidéo) pour participer à un clip de copains qui habitent le Gers... Bref, un lundi sans raviolis
Mardi 28 avril
Une idée lui est passée par la tête sur un air de Ray Ventura « ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine », elle en parle à sa fille qui lui dit « c'est quoi cette chanson d'extra-terrestre ». Elle ne le fait pas exprès mais justement la maman vient de recevoir un texte d'une de ses amies qui écrit à un extra-terrestre. En le lisant, la fille dit à la maman « vous êtes bizarre vous les grands. Maman pourquoi le passé simple c'est le présent de l'indicatif au passé ? Pourquoi c'est pas le passé actif de l'imparfait de l'indicatif ? » heu bon alors la maman reprends la leçon est se fait prof, se rend compte qu'il est plus difficile d'enseigner à sa progéniture que quand elle était femme de ménage du savoir dans des boîtes à bac. M... elle a oublié de mettre de l'eau dans sa cafetière, la cafetière a mourru. Aller au supermarché le plus proche pour racheter un appareil à café s'avère entre une émission de télé-réalité entrecoupée de réalité avec masque et tuba, enfin masque et gant mais quel masque ? Les masques chaussettes qu'on a réalisé avec la fille le week-end dernier. Allez au supermarché, ça va hyper marché. Souvenirs de sketchs dans le cœur réalisés il y a une éternité sur une place de la (ré)publique remonte dans le chaos de la surface de sa vie de confinée, mais revient avec la machine à café, demain une journée recommencera...
Mercredi 29 avril
« Bon les filles vous écoutez bien les consignes : une prend le trottoir d'en face l'autre celui où elle est » youpi tagada tsouin stouin ma fille fait de la trottinette avec une petite voisine dont la maman est inquiète. On ne marche plus ensemble mais sur trottoir d'en face et on crie « comment vas tu ?, faut pas aller au-delà de la voie périphérique car ça fait au-delà du kilomètre préconisée... » Ma voisine amie depuis des années depuis 10 ans que nos filles se connaissent a peur de ce COVID-19 surtout qu'on vient d'apprendre que les enfants peuvent attraper une maladie qui se prénomme comme une marque de moto Kawasaki. C'est encore quoi ce truc bidule machin ? Ma fille tend sa gourde à sa copine la maman « NNNNOOOONNNN tu peux l'empoisonner ! C'est pas réglementaire... Tu lui as pas dit à ta fille ??? » hein heu non un peu tête en l'air la maman. J'avais pas prévu ce cas de figure ma fille, moi, eux, tous, toutes on a des virus qu'on se trimballe. Et la scarlatine, on l'attrape peut-être dans la salade médiatique ?
Jeudi 30 avril
Youtube karaoké de « ça vaut mieux... » P.... ça va être tendu de la tanga chaussettes cette histoire là ! D'abord, ça va vite. Ensuite, les mots me viennent. Accroche toi aux mots tu verras où ça te mène... Les copains du Gers à qui j'ai envoyé mon bout de « confinée » pour leur parodie de chanson dont le refrain est « on est confiné » me dise que les 14s leur ont bien plu sur l'impro qu'ils m'ont demandé de faire. Ça y est je fais choriste pour un duo de chansonnier gersois, c'est aussi bien que d'être choriste pour les Forban est mieux que d'être celle de BTS (un groupe de teenagers actuel « mais non madame je veux pas passer le BTS, j'adore BTS le groupe !! » - ils sont comme les forbans à part d'être japonais, ce sont des playmobils sur pâte. Passons. . J'ai coché dans la liste des rêves de ma vie celle d'être choriste. Mais celui secret était de chanter avec Ray Ventura, , Elton John ou Phil Collins. On a les références qu'on mérite dans la vie.
Vendredi 1er mai
Hou ça s'emballe du côté créatif. Les copains à force de faire pousser leurs tifs sont dans le kif artistique et j'ai ratiboisé mon texte sous les conseils des chansonniers gersois que je connais. Le plan galère c'est qu'accorder texte, vidéo, son avec ordi et téléphone portable et mémoire qui flanche ça c'est tout un binz. Quelle fête, ce travail ! « Maman, arrête de crier la vulgarité ne te vas pas puis enregistre sans micro et pousse la musique à fond » du haut de ses 10 ans, elle se prend déjà pour Gavras n'empêche qu'elle sur sa chaîne Youtube elle a 13 abonnes et moi la moitié d'elle sur la mienne. Et puis un whatsapp de celui qui va monter le tout des bouts à bouts des copains« tu sais, si tu ne mets pas le micro ça peut peut-être fonctionné ». Deux esprits en vaut mieux que un, j'essaie ça marche !
Samedi 2 mai
Après le 11 mai je ne sais pas ce que je ferai de ma vie. Juste j'accompagnerai. En entendant, j'écris comme Platon ces quelques mots de la fabuleuse vie d'une socratique femme de sa génération qui ressemble à tant d'autres existences mais avec une façon non scolastique de voir la vie où il vaut mieux ne pas attraper la scarlatine. Tien. Si ce soir je faisais une scarole avec des asperges qui traînent dans le frigo...